Les banques pestent contre le taux du Livret A

Le 17.05.2015 par Guillaume B.
Catégorie : Actualité bancaire

Trop élevé, le taux du Livret A ? C’est ce que pensent les banques françaises. Mais pourquoi ? Réponse dans cet article.

Un taux double du taux théorique

Le taux du Livret A, calculé selon un calcul basé sur le niveau de l’inflation en France, aurait dû conduire en Janvier 2015 à une révision à la baisse de son taux à 0,5%. Au lieu de cela, le gouvernement a choisi de maintenir le taux à 1%, soit le taux historique le plus bas depuis 1818, pour ménager les épargnants qui avaient massivement déposé sur leurs livrets réglementés (Livret A et LDD) suite à l’augmentation de leurs plafonds lors de l’élection de François Hollande. En effet, le taux avait déjà fondu et avait vu sa valeur divisée par 2 en un an.
Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, avait lui proposé de couper la poire en deux en abaissant le taux à 0,75%

Pourquoi cela pose problème aux banques

Les banques françaises doivent donc supporter le coût de ce taux anormalement élevé et cela pèse dans leurs comptes. Ainsi, Jean-Paul Chifflet, PDG de Crédit Agricole SA, fustige cette décision qui privilégie selon lui l’épargne à l’investissement. En effet, pour compenser ces coûts, les banques optent pour une stratégie d’augmentation des marges sur les crédits. La baisse des taux de la BCE n’est ainsi pas entièrement répercutée sur les crédits et donc sur les investissements des entreprises.

Ce que les banques oublient

Les banques pestent actuellement contre le taux du Livret A, mais elles oublient que c’est elles qui avaient fait un intense lobbying pour pouvoir distribuer le Livret A, qui était avant 2008 un monopole des Caisse d’Epargne. Elles subissent donc pour la première fois l’inconvénient de la distribution d’un produit réglementé. On ne peut pas gagner à chaque fois.

Quelle issue ?

La prochaine mise à jour du taux du livret A, si le pouvoir politique décide de changer de position, devrait avoir lieu en août prochain. La pression est très forte, que ce soit de François Pérol (BPCE), de Frédéric Oudéa (Société Générale) ou même de Christian Noyer, gouverneur de la banque de France. Le gouvernement devra trancher entre les épargnants et les banques.

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